Le « wokisme » et les LGBT+ ont toujours existé (et tant mieux) (partie 1/2)

Salut à tous et toutes, cis, trans, non-binaires et queers !

En ce mois des fiertés, j’avais envie de revenir sur un thème très commun : le sempiternel « Nan mais les trans c’est un truc récent, ça existait pas avant ! » Et j’ai en même temps voulu élargir au « wokisme » en général, qui lui aussi est censé être un truc tout nouveau.

Alors chevauchons un arc-en-ciel pour partir loin du monde terne des hétéros cisgenres !

.

Tous différents mais tous égaux !

A travers l’Histoire et le monde, les LGBTQ+ ont toujours existé. Des relations homosexuelles en Grèce antique aux Hijras en Inde, les identités et les expressions de genre variées font partie intégrante de nombreuses cultures.
De même, les mouvements visant à promouvoir l’égalité et la justice sociale, aujourd’hui souvent qualifiés de « wokisme », s’enracinent dans une longue tradition de luttes pour les droits civiques et humains, qui cherchent à rendre nos sociétés plus justes et plus respectueuses. Et on va commencer par ça.

Mais au fond, qu’est-ce que le « wokisme » ? Wikipédia lui-même nous dit que « le terme (woke) est devenu une expression fourre-tout utilisée pour désigner et généralement dénigrer des idées progressistes, souvent centrées sur la défense des droits de groupes minoritaires et portées par des courants universitaires comme la critical race theory (« théorie critique de la race »), qui visent à promouvoir la justice sociale« . Et un peu plus loin, « Certains politologues, médias et groupes militants estiment que le terme « woke » a perdu sa signification avec sa réappropriation par les milieux conservateurs et serait devenu un simple fourre-tout, n’étant plus défini que par sa connotation péjorative et ne servant plus qu’à diaboliser artificiellement des revendications gênantes pour les intérêts de l’extrême droite.« 
Je ne sais plus où j’avais lu ça, mais une personne disait que pour elle, c’était un terme qui se désigne par l’opposition : contre le racisme, contre le sexisme, contre la transphobie, le fascisme, le patriarcat, les violences policières, l’impérialisme, la colonisation, l’impunité des bourgeois et des grandes entreprises, l’inaction des gouvernements pour endiguer le réchauffement climatique… Techniquement, c’est le cas.
En fait, le wokisme/progrès (social), c’est simple : il s’agit de  »rester éveillé » sur les discriminations subies par toutes les minorités de manière générale. On peut donc diviser en 2 étapes comment être  »woke » : 1) on remarque les choses (de la société) qui ne vont pas, généralement basées sur de l’injustice et/ou des privilèges, et 2) on cherche à changer ces choses pour les améliorer, habituellement en en parlant à d’autres personnes pour leur expliquer que les choses ne vont pas bien et pourquoi c’est le cas. Cela peut se faire directement ou indirectement, de façon pacifique ou non, et à toute échelle. Et même si cela ne dure qu’un temps, ou même échoue, cela peut quand même donner une impulsion à des mouvements similaires plus tard ou ailleurs. Car évidemment, arracher des privilèges aux gouvernants n’est ni rapide ni simple ni garanti dans le temps (c’est pourquoi il vaut mieux parler de  »conquis sociaux » que  »d’acquis sociaux » : ils ont toujours été obtenus dans la lutte).

Et donc, si on prend cette simple définition, l’Histoire a toujours eu des « wokes », puisque – selon les droitards – le simple fait de réaliser que tout n’est pas parfait et qu’il pourrait y avoir des choses à faire pour améliorer la société fait qu’une personne est « woke ».
Ainsi, que ce soit le type en Rome antique qui se dit que kidnapper des gosses de l’autre bout de l’Empire pour les vendre ailleurs, c’est pas très jouasse ; que ce soit la femme New Yorkaise en 1900 qui s’indigne en voyant son riche voisin jeter de la bouffe après un banquet ; que ce soit le non-binaire iranien qui aimerait pouvoir vivre sans se cacher… Dans tous ces cas, pour moi, c’est une forme de « wokisme » (ainsi que de progressisme et de gauchisme). Comme quoi, à force de mettre tout le monde dans le même panier, ça se retourne contre eux.

Alors évidemment, entre une personne qui remarque un problème et une personne/communauté qui manifeste activement pour résoudre ce problème, il y a un fossé. Mais ce fossé est parfois comblé :
Mouvement anti-apartheid (XXe siècle, Afrique du Sud) : Dirigé par des figures comme Nelson Mandela, Desmond Tutu et de nombreux autres militants, le mouvement a utilisé des protestations, boycotts et campagnes internationales pour mettre fin à l’apartheid, régime politique discriminatoire de séparation des Blancs et des Noirs en tant que groupes raciaux distincts. Résultat : Malgré une féroce répression par le pouvoir, l’apartheid prend fin en 1994 et Nelson Mandela est élu comme premier président noir de l’Afrique du Sud.
Mouvement des droits civiques aux États-Unis (années 1950-1960) : La ségrégation raciale et la discrimination systémique faisaient rage contre les Afro-Américains. Des leaders comme Martin Luther King Jr., Rosa Parks et Malcolm X ont organisé des marches, des sit-ins et des boycotts. Résultat : Après de nombreuses et violentes répressions, constitués d’intimidations, harcèlement, violences allant jusqu’aux lynchages/meurtres et autres tentatives de discréditations du mouvement (par la police, les racistes [dont le KKK], la justice [utilisant les lois racistes], et le FBI de Hoover), des lois significatives furent adoptées, comme le Civil Rights Act de 1964 et le Voting Rights Act de 1965, mettant fin à la ségrégation légale et garantissant le droit de vote.
Mouvement de la Terre Mère (XXe siècle, Nouvelle-Zélande) : Les Maoris ont mené des campagnes pour récupérer leurs terres ancestrales, colonisées par les européens, utilisant des actions légales et des protestations. Résultat : Des accords de règlement des revendications foncières ont été conclus, notamment la loi sur le traité de Waitangi de 1975, qui a établi un cadre pour résoudre les revendications foncières maories.
Mae West (actrice, chanteuse et dramaturge américaine, 1893-1980) : Une des plus grandes actrices de l’Histoire et un sex-symbol incontournable pendant des décennies. Elle défiait constamment les normes conservatrices de son temps en célébrant ouvertement la sexualité féminine et en rejetant les stéréotypes de genre (en incarnant la femme fatale qui utilise les hommes comme des pions et fait ce qu’elle veut). Ses pièces de théâtre et ses films abordaient des thèmes tabous tels que le sexe, l’homosexualité et l’émancipation féminine, souvent avec humour (blagues et sous-entendus salaces) et provocation, ce qui lui valut des controverses et même des arrestations. West utilisait sa notoriété pour militer contre la censure et pour les droits des minorités sexuelles, incluant des personnages LGBTQ+ dans ses œuvres à une époque où leur représentation était rare et stigmatisée. De plus, bien que des femmes noires apparaissaient fréquemment dans ses films en tant que ses servantes, elle leur parlait comme à des amies plutôt qu’avec un rapport maître(sse)-domestique.
.
– Les suffragettes (XIXe et début du XXe siècle, notamment en Grande-Bretagne et aux États-Unis) : Les femmes étaient largement exclues des droits politiques. Les suffragettes ont organisé des manifestations, des campagnes de désobéissance civile et des grèves de la faim pour obtenir le droit de vote. Résultat : Après des décennies d’invisibilisations, dénigrements et autres actes méprisants et patriarcaux, le droit de vote des femmes a été accordé en Nouvelle-Zélande en 1893, au Royaume-Uni en 1918 (avec restrictions) et 1928 (plein droit), et aux États-Unis en 1920.
– Le mouvement de l’indépendance en Inde (dès 1857, mais principalement 1915-1945) : Dirigé par des leaders comme Mahatma Gandhi, le mouvement a utilisé des tactiques de non-violence et de désobéissance civile pour lutter contre la domination coloniale britannique brutale en Inde, l’exploitation économique et la désastreuse gestion du pays (3 millions de morts pendant la famine du Bengale en 1943). Résultat : L’indépendance de l’Inde en 1947, marquant la fin de la domination britannique et inspirant des mouvements de décolonisation dans le monde entier.
– Le mouvement de libération des femmes en Occident (années 1960-1980) : Alors que les inégalités de genre et les discrimination systématique contre les femmes continuaient, les féministes organisèrent des manifestations, écrivirent des publications influentes (comme « La Femme mystifiée » de Betty Friedan), et menèrent des campagnes pour des droits égaux. Résultat : Adoption de lois sur l’égalité des sexes, la discrimination, et les droits reproductifs, et une transformation culturelle vers une plus grande reconnaissance des droits des femmes.
.
– La Commune de Paris (1871) : La classe ouvrière et les classes dirigeantes entrent en conflit après la défaite de la France dans la guerre franco-prussienne. Les Parisiens ont établi un gouvernement autonome qui a mis en œuvre des réformes sociales progressistes, comme la séparation de l’Église et de l’État, la gratuité de l’enseignement, et des mesures de protection sociale pour les travailleurs.
Résultat : Bien que la Commune ait été brutalement réprimée (~20 000 morts, 50 000 jugements), elle a laissé un héritage durable dans les mouvements socialistes et ouvriers. Elle a souvent depuis été revendiquée comme modèle — mais avec des points de vue différents — par la gauche marxiste, l’extrême gauche et les anarchistes ; elle a inspiré de nombreux mouvements, qui y ont cherché des leçons leur permettant d’entreprendre d’autres révolutions : la révolution russe et les conseils (soviets), la révolution espagnole et les collectivités, etc.
– La rébellion des Taiping (1850-1864, Chine) : Dans une Chine impériale (dynastie Qing) où les inégalités sociales, la corruption et les crises économiques/famines s’aggravent année après année (et la Première guerre de l’opium perdue n’arrange rien), Hong Xiuquan (certes un peu illuminé) a dirigé une rébellion massive, prônant des réformes sociales et économiques radicales, y compris la redistribution des terres et l’égalité des sexes. S’il ne se rapproche pas des doctrines chrétiennes, Hong Xinquan prend conscience de la présence d’autres pays, et rejette l’ethnocentrisme chinois au profit de l’égalité de toutes les nations au regard de Dieu. Résultat : Suite à de nombreuses erreurs stratégiques – notamment en s’attirant les foudres des Occidentaux, en améliorant pas leur armée, et à cause du massacre de Tianjing, énorme guerre civile où les principaux chefs Taiping s’entretuèrent avec leurs partisans – la rébellion fut finalement matée ; mais elle contribua à affaiblir la dynastie Qing et accéléra la fin de son règne, influençant les réformes ultérieures en Chine.
– La Révolte des canuts (1831, 1834, 1848-49) : Les tisserands de soie de Lyon revendiquaient un salaire garanti face à des négociants qui répercutaient toujours les fluctuations du marché à la baisse, dans un contexte de révolution industrielle et de libéralisation de l’économie qui dégradait profondément les conditions de vie de ces ouvriers et artisans. Les canuts se sont révoltés à plusieurs reprises pour demander de meilleures conditions de travail et un salaire minimum. Résultat : Bien que les révoltes aient été durement réprimées, elles ont conduit à une prise de conscience des conditions de travail dans l’industrie textile et à des réformes ultérieures. La révolte des canuts influencera les grands mouvements de pensée sociale : les saint-simoniens, Karl Marx, Fourier, Proudhon ou certains acteurs du catholicisme social.

.

« Ouiii, mais tout ça c’est encore trop récent… » Allez, on continue ?

Christine de Pizan (1364-1430) est une philosophe et poétesse française de naissance vénitienne, célèbre pour ses écrits rédigés en français, et considérée comme la première femme de lettres de langue française ayant vécu de sa plume. Une des premières femmes modernes à rivaliser avec ses contemporains masculins en obtenant des diplômes universitaires.
C’était aussi une « proto-féministe », car elle attribuait l’inégalité intellectuelle entre hommes et femmes non à la nature, mais à l’éducation et aux représentations d’elles-mêmes fournies aux femmes par le discours misogyne dominant.
Elle a aussi pris la défense des droits des femmes à son époque : dénonciation des violences masculines contre les femmes ; son statut de première femme écrivant pour défendre son sexe, comme le soutient Simone de Beauvoir ; sa pratique du féminin pour les noms qui désignent des fonctions ; certaines pensées qui préfigureraient ce qu’on appelle aujourd’hui la non-binarité ; son panthéon féminin dans La Cité des dames, avec une pratique constante de la sororité comme, entre autres, son éloge de sa contemporaine Jeanne d’Arc ; sa lutte pour l’enseignement des filles.

– Le mouvement Chartiste (1838-1857) : Dans un contexte d’inégalités politiques et économiques en Grande-Bretagne, le mouvement Chartiste a organisé des pétitions massives et des manifestations pour demander des réformes démocratiques, notamment le suffrage universel masculin, des salaires pour les membres du Parlement, et des élections annuelles. Résultat : Les Chartistes n’ont pas obtenu immédiatement leurs revendications, mais ils ont jeté les bases de futures réformes démocratiques dans le pays.
– La Révolution haïtienne (1791-1804) : Les esclaves, dirigés par des leaders comme Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines, se sont révoltés contre les colons français, qui imposaient un esclavagisme particulièrement brutal dans la colonie française de Saint-Domingue, le soulèvement dégénérant rapidement en guerre civile. Résultat : Malgré une répression sanglante des autorités coloniales françaises (exécutant des centaines de personnes et torturant les chefs de la révolte), les insurgés réussirent l’établissement de la République d’Haïti en 1804, marquant la première et unique révolte d’esclaves réussie qui a conduit à la création d’un État indépendant.
Jeremy Bentham (philosophe et juriste anglais, 1748-1832) : Il est surtout connu pour être le fondateur de l’utilitarisme, une doctrine éthique qui préconise la maximisation du bonheur et la minimisation de la souffrance pour le plus grand nombre. Il a plaidé en faveur de nombreuses réformes sociales radicales pour son époque, notamment la défense des droits des femmes, la décriminalisation de l’homosexualité, et l’abolition de l’esclavage. Bentham critiquait également les punitions sévères et inutiles, et prônait des réformes pénales plus humanitaires. Son engagement pour l’égalité, la justice et la rationalité dans les politiques sociales et légales fait de lui une figure qui anticipait les mouvements contemporains de défense des droits de l’homme et des réformes sociales, incarnant des principes aujourd’hui considérés « wokes ».
– Les Levellers en Angleterre (1640s-1650s) : Durant la guerre civile anglaise, les Levellers (niveleurs en VF) étaient un mouvement politique radical qui prônait des réformes démocratiques, l’égalité devant la loi, et des droits civiques étendus. Résultat : Bien que les Levellers n’aient pas réussi à instaurer toutes leurs réformes, et virent leurs rébellions/insurrections purgées dans le sang par Cromwell, leurs idées ont influencé le développement ultérieur des droits démocratiques en Angleterre et ont laissé un héritage durable dans les traditions de liberté et de justice sociale, leurs idée répandues par les philosophes libéraux tout au long du siècle des Lumières ; elles ont notamment influencé les rédacteurs de la constitution américaine.
.
Les salons littéraires et la promotion de l’éducation des femmes (XVIIe siècle) : En France et dans d’autres parties de l’Europe, des salons littéraires dirigés par des femmes, comme ceux de Madame de Rambouillet et de Mademoiselle de Scudéry, sont devenus des centres de discussion intellectuelle et culturelle. Résultat : Ces salons ont non seulement favorisé la diffusion des idées des Lumières mais ont aussi offert aux femmes des opportunités de participer aux débats intellectuels, de promouvoir l’éducation féminine et de soutenir les droits des femmes à l’instruction et à l’expression intellectuelle.
– La révolte des paysans anglais (1381) : Suite à des taxes oppressives et des conditions de vie difficiles, les paysans se sont révoltés pour exiger des allègements fiscaux et la fin du servage. Résultat : Bien que réprimée, cette révolte a contribué à la fin progressive du servage en Angleterre.
– Les révoltes des Ciompi à Florence (1378) : Les Ciompi, travailleurs de la laine non syndiqués, avaient des conditions de travail difficiles et étaient exclus de la politique. Ils se sont soulevés et ont pris le contrôle de Florence pendant une courte période. Résultat : Bien que la révolte ait été réprimée, elle a conduit à une plus grande reconnaissance des droits des travailleurs et à des réformes temporaires.
.
– Les jacqueries en France (XIVe siècle) : Alors que les conditions de vie étaient déjà difficiles pour les paysans, elles furent exacerbées par les conséquences de la Guerre de Cent Ans (1337-1453) et la Peste noire (1347-1352). Les paysans se soulevèrent contre les nobles, notamment pendant la jacquerie de 1358. Résultat : Bien que violemment réprimées, ces révoltes ont mis en lumière les tensions sociales et ont parfois entraîné des réformes locales.
– Les révoltes populaires en Flandre (XIIIe – XIVe siècles) : Contexte : Oppression féodale et lourdes taxes imposées par les seigneurs locaux et les autorités. Actions : Des révoltes comme celles de Bruges en 1302 (la Bataille des éperons d’or) ont vu les artisans et les commerçants lutter pour leurs droits contre les chevaliers français et les élites locales, qui causaient une . Résultat : Bien que souvent réprimées, ces révoltes ont parfois conduit à des concessions de la part des autorités, comme des réductions de taxes et une plus grande autonomie urbaine.
– Les communes italiennes (XIIe-XVIe siècles) : En Italie, de nombreuses villes-États (ou communes) ont émergé au Moyen Âge et ont continué à se développer à la Renaissance. Elles étaient caractérisées par une autonomie politique et économique par rapport aux seigneurs féodaux et à l’Église. Résultats : Les habitants de ces communes ont souvent réussi à établir des formes de gouvernement plus participatives, avec des institutions républicaines et des conseils municipaux élus. Ces structures permettaient une plus grande implication des citoyens dans la gestion des affaires locales et favorisait un climat de progrès économique et culturel.
– La Ballade de Mulan (c. VIe siècle) : Un texte d’un légende chinoise qui raconte l’histoire d’une jeune fille qui s’engage dans l’armée d’un royaume des steppes du nord de la Chine en se faisant passer pour un homme afin d’éviter cette charge à son vieux père, et qui se distingue au combat avant de revenir dans son village après de nombreuses années. Cela remet en question les rôles de genre et prouve que les capacités et les compétences ne sont pas déterminées par le sexe. L’histoire est par la suite adaptée sous d’autres formes : pièces de théâtres, romans, ballets, puis films (mais là où le Disney montrait un personnage féminin qui s’émancipe, se transforme et s’améliore, dans le live action [de 2020], Mulan est parfaite dès le début).

.

« …Mais pas pendant l’Antiquité, quand même ? » Bien sûr que si, Johnny !

Le message de Jésus aurait beaucoup plus de mal à passer de nos jours…

Jésus de Nazareth (~ -7 à 33 ap. J-C) était un énorme communiste : Le « Roi des Rois » qui lavait les pieds de ses disciples, parlait à tout le monde de manière égale (dont femmes et communautés méprisées), distribuait gratuitement de la nourriture et des soins aux pauvres et malades, disait aux gens de vendre leurs biens pour vivre heureux ensemble, prônait l’amour et la tolérance… J’ai écrit tout un article là-dessus.
Pline le Jeune (Ier siècle ap. J-C) : Un exemple rare dans l’Antiquité d’un propriétaire d’esclaves qui traitait ses esclaves avec une certaine dignité et bienveillance : il se souciait de leur santé et leur bien-être physique, encourageait l’apprentissage et la culture parmi eux, permettait à certains de ses esclaves de participer à des activités culturelles et intellectuelles, les intégrant davantage dans la vie de la maisonnée. Pline affranchissait régulièrement ses esclaves, leur donnant la liberté après des années de service, montrant sa reconnaissance de leur service et une volonté de leur permettre de mener une vie indépendante. Ils pouvaient même continuer à travailler pour lui, mais en tant qu’hommes libres, souvent avec un statut amélioré et plus de respect. Ses pratiques montrent qu’il était possible, même dans un système oppressif, de faire preuve d’humanité et de compassion, et qu’il avait déjà intégré des notions d’humanisme qui ne se démocratiseront que 1500 ans plus tard.
– La révolte des Gracques à Rome (IIe siècle av. J.-C.) : Les frères Tiberius et Caius Gracchus (petits-fils de Scipion l’Africain) ont tenté de mener des réformes agraires, et socio-politiques. Selon Plutarque, l’idée d’une réforme agraire vint à Tiberius alors qu’il traversait l’Étrurie en direction de Numance. Il fut frappé par ces immenses domaines exploités par des hordes d’esclaves et aussi par ces immenses terrains vides d’hommes. L’idée était donc de redistribuer les terres – à l’époque déjà concentrées dans les mains de riches propriétaires terriens – aux paysans pauvres (à raison de ±7,5 ha/personne) et de limiter la taille des domaines, reprenant le principe de l’anadasmos grec (comme celui de Solon). Le but était de réduire la pauvreté rurale et de renforcer l’armée, notamment en diminuant le nombre d’esclaves (qu’il jugeait militairement inutiles et perpétuellement infidèles [donc à l’opposé des citoyens], évoquant la guerre servile qui secouait encore Rome une année auparavant). Dans tous les cas, les sénateurs étaient opposés à tout ça, étant des gros bourgeois qui auraient à la fois perdus leurs sources de revenus et de nombreux soutiens pour des victoires électorales faciles.
Caius voulait lui poursuivre les réformes agraires, étendre les droits de citoyenneté aux alliés italiens, accorder des subventions pour le blé, et créer des colonies pour redistribuer les citoyens pauvres. En effet, entre autres, la Lex Sempronia frumentaria prévoyait de distribuer un boisseau de blé par mois à prix réduit à tous les citoyens pauvres et la Lex Calpurnia introduisait la parité entre les chevaliers et les sénateurs devant les tribunaux. Même chose, ça allait toucher aux privilèges des sénateurs bourgeois. Résultat : Bien que leurs efforts aient conduit à des troubles et à leur assassinat (après une émeute, Tiberius sera tué et son corps jeté dans le Tibre), et que le peu de réformes mises en œuvre ont été annulées après leur mort, elles ont influencé des changements futurs : elles ont révélé les profondes inégalités et les tensions sociales à Rome, posant les bases des conflits politiques futurs qui aboutiront à la chute de la République et à l’avènement de l’Empire.
.
– Les réformes de Solon à Athènes (VIe siècle av. J.-C.) : Alors qu’Athènes était en proie à des tensions sociales et économiques intenses, Solon a introduit des réformes pour réduire l’esclavage pour dettes, redistribuer en partie les terres, encourager les arts et les métiers, interdire l’exportation de produits agricoles essentiels et établir des bases pour une participation politique plus large, y compris la création de l’ecclésia (assemblée des citoyens) et de la Boulê (haute assemblée restreinte de 400 membres, chargée des lois de la cité). Cependant, les pentacosiomédimnes (une des 4 classes censitaires de la Boulê) font partie des riches citoyens athéniens (10% de la population), pouvant accéder à toutes les magistratures possibles, et ils sont même les seuls à pouvoir devenir stratèges. Bien éduqués et maîtrisant l’art du discours, ce sont eux qui prennent le plus souvent la parole à l’Ecclésia et dominent donc par ce fait la vie politique athénienne. Très riches, ce sont eux qui payent les liturgies et qui équipent les trières (bateaux grecs à voiles et 3 rangées de rames). Difficile donc pour les autres classes de leur tenir tête. Résultat : Les réformes de Solon ont temporairement apaisé les tensions sociales et économiques. Elles ont fondé les bases de la démocratie athénienne (bien que des conflits sociaux persistent, menant finalement aux réformes plus radicales de Clisthène) et mené la ville à une prospérité économique, grâce à l’encouragement des diverses activités économiques.
(Personnellement, je trouve que la démocratie athénienne est vraiment un petit miracle en soi : grâce à Solon (- VI s.), Clisthène (fin – VIe s.) et Périclès (- Ve s.), on a vu apparaître un système où le choix des citoyens fait loi, dans un monde où la monarchie/empire/dictature était, est et sera la règle pendant encore plus de 2000 ans. Avec des avancées majeures, qui semblent encore difficiles à atteindre aujourd’hui : introduction de l’égalité devant la loi pour les citoyens (isonomia), possibilité pour les citoyens de participer directement à la prise de décision politique (ecclésia), et introduction de la loterie pour certains postes publics afin de réduire la corruption et l’influence des riches. Si cela n’avait pas été créé à l’époque, on aurait toujours eu des armées de connards pour nous dire « Arrête de rêver, sale gauchiasse, un système comme ça marchera jamais !« )
– Les réformes de Lycurgue à Sparte (vers le IXe siècle av. J.-C.) : Lycurgue, législateur semi-légendaire de Sparte, constatant des inégalités sociales et une concentration des terres, aurait instauré des réformes agraires pour redistribuer les terres et instaurer une forme de société plus égalitaire. Ces réformes incluaient l’abolition des dettes et la redistribution des terres pour réduire les écarts de richesse. Des réformes politiques établirent la Gérousie (conseil des anciens), l’Apella (assemblée des citoyens) et la dualité royale (deux rois). Par contre, les réformes incluaient aussi une réorganisation sociale (division de la société en spartiates [citoyens], périèques [habitants libres mais non citoyens] et hilotes [serfs d’État]) et l’introduction de l’agôgé (un système d’éducation et d’entraînement militaire sans pitié pour les jeunes garçons dès 7 ans). Résultat : Les réformes ont permis une stabilité politique interne et une cohésion sociale, transformant Sparte en une puissance militaire redoutée, au prix d’une rigidité sociale stricte et l’accentuation des inégalités entre citoyens et non-citoyens et, à long terme, le déclin de Sparte (tant mieux).
.
– La Loi des Douze Tables (~450 avant J.-C.) : Cette codification de la loi romaine visait à rendre la justice accessible et égale pour tous les citoyens. Résultat : La Loi des Douze Tables a permis une plus grande transparence juridique et a établi des droits et des protections légales pour les citoyens, réduisant l’arbitraire des magistrats.
– Les révoltes des Bagaudes en Gaule (IIIe – Ve siècles ap. J.-C.) : Les Bagaudes étaient des groupes de paysans et de prolétaires qui se sont révoltés contre les autorités romaines et locales, qui les oppressaient fiscalement et socialement. Résultat : Bien que souvent réprimées, ces révoltes ont souligné les tensions sociales dans l’Empire et ont parfois forcé les autorités à faire des concessions.
– La grève de Deir el-Médineh (~1150 av. J.-C.) : La première grève connue de l’Histoire, dans l’Égypte antique, pendant le règne du pharaon Ramsès III (XXe dynastie). Cette grève est documentée dans ce qu’on appelle les « Papyrus Harris », des documents administratifs qui contiennent des informations sur les activités économiques et sociales de l’Égypte ancienne. La grève a eu lieu dans la ville de Deir el-Médineh, où vivaient les ouvriers et artisans qui construisaient les tombes de la Vallée des Rois. Les travailleurs, qui étaient rémunérés en nature (nourriture, biens, etc.), se sont mis en grève en raison de retards dans la distribution de leurs rations alimentaires : ils ont organisé une marche vers les temples de la région, et ont protesté en s’asseyant devant les tombes royales et les temples, bloquant les entrées pour interrompre le travail et attirer l’attention des prêtres et des fonctionnaires. Ils réclamaient également des arriérés de salaires et de meilleures conditions de travail. Cette grève montre que les travailleurs de l’Égypte antique avaient déjà une conscience sociale et étaient prêts à se battre pour leurs droits, peu importe si c’était contre l’Etat lui-même. Résultat : Des négociations ont eu lieu, et les grévistes ont obtenu des promesses de distributions régulières à l’avenir. Des représentants de l’État, y compris des scribes et des responsables du temple, ont été envoyés pour apaiser la situation et satisfaire les revendications des travailleurs.

.

Et en vrac, tout ce que je n’ai pas cité : les combats de l’abbé Pierre pour aider les pauvres (un vrai catho de gauche, pas comme cette ordure de mère Teresa) ; les Pays-Bas se révoltant contre l’Espagne (1568-1648) ; la révolte des Paysans allemands (1524-1525) ; la grève des mineurs de Potosí (2010 et 2015) ; la légalisation du mariage pour tous dans différents pays depuis les Pays-Bas en 2001 ; la Factory Act au Royaume-Uni en 1833, limitant le travail des enfants ; la grève de Haymarket à Chicago (1886), menant à l’adoption progressive de la journée de travail de huit heures ; les lois Ferry (1881-1882) pour une école publique gratuite, laïque et obligatoire ; les travaux de Pasteur (et son équipe) sur la vaccination, d’abord contre le charbon des moutons puis la rage ; le mouvement syndical en Europe et aux États-Unis (fin XIXe – début XXe siècle) ; les suffragettes japonaises, par des féministes comme Raichō Hiratsuka et Fusae Ichikawa, militant pour les droits des femmes ; les révoltes des Tuchins en Languedoc (XIVe siècle) ; la révolte de Remences en Catalogne (XVe siècle) ; la révolte de la Guadeloupe (1802) ; la révolte de Kronstadt (1921)…
On remarquera aussi que, sauf rares exceptions, les mouvements de contestations ont souvent fini dans le sang. Terrible habitude des gouvernements de toujours massacrer les opprimés avant de commencer à éventuellement étudier le pourquoi du comment de leurs revendications (qui sont quasi toujours causées de près ou de loin par le capitalisme, btw)…

En tout cas, le travail d’une seule personne altruiste peut changer la vie de toute une communauté : comme l’incroyable histoire de Dashrath Manjhi (1934-2007), un ouvrier indien. Il est connu pour avoir creusé pendant 22 ans, seul, et uniquement doté d’outils rudimentaires (marteau et ciseau), un passage dans une paroi rocheuse afin de raccourcir la distance séparant son village de l’hôpital le plus proche. En effet, au début des années 60, à cause du temps perdu pour faire le détour, sa femme mourut avant d’atteindre l’hôpital ; il voulait que plus personne ne subisse la même chose. Son accomplissement a reçu un large écho dans la presse indienne et des obsèques d’État ont été organisées à sa mort. Un film – Manjhi – The Mountain Man (2015) – a été réalisé pour raconter son exploit.
Était-ce vraiment du wokisme ? Toutes ces personnes étaient-elles conscientes des privilèges et des dynamiques de pouvoir en jeu dans la société ? Remettaient-elles en question des normes, traditions et institutions qui perpétuent les inégalités ? Promouvaient-elles l’inclusion et la diversité dans toutes les sphères de la société ? Probablement pas. Mais elles avaient en tout cas compris qu’il y avait des problèmes à résoudre dans la société, ce qui est à la fois le premier pas et le plus important (et n’ayant ni internet, ni médias pour s’informer ou se documenter de façon étendue sur le sujet, il aurait été mesquin de leur demander d’être irréprochables). L’essentiel, c’est d’avoir travaillé à rendre le monde un peu meilleur.
Alors la prochaine fois qu’un casse-couilles se plaindra du « wokisme », rappelez-lui que c’est grâce à ça qu’il peut vivre libre en démocratie, plutôt que d’être un esclave crevant de faim, exploité depuis sa naissance, espérant juste ne pas finir décapité pour le fun par un membre d’une élite dominante, dans un monde à la Ken le Survivant ou Mad Max.

.

(par Amanda Allen Niday)
J’ai aussi trouvé cette chanson cool sur Tiktok
(♪ Rapunzel shaved her head so there was nothing to climb on ; Jasmine made out with Mulan ♫)

Oh, et n’oublions pas de parler des œuvres de fictions, parce que oui, il y en avait plein qui étaient « woke » sans que vous vous en rendiez compte :
Star Wars ? La lutte de l’Alliance Rebelle contre l’Empire Galactique est une métaphore de la lutte contre les régimes oppressifs et autoritaires. Il y a des personnages féminins forts (comme Leia Organa et plus tard Rey), et l’exploration de thèmes d’amitié/coopération/rédemption/tolérance inter-espèces, symbolisés par des alliances entre diverses races galactiques. Et apparemment, Knights of the Old Republic a plein de thèmes wokes (mais je veux pas me spoiler).
Star Trek ? Une civilisation sans argent avec l’égalité des sexes (comme le capitaine Janeway, qui est une femme forte et indépendante). Il y a un casting multiracial, des personnages LGBTQ+ (le couple gay Stamets et Culber ; Adira Tal non-binaire…). Dans le récent redémarrage de la série, Hikaru Sulu est montré vivant avec une enfant et un mari aimant (d’ailleurs, George Takei, interprète du pilote Hikaru Sulu, révèle être gay en 2005). Il y a toute une page Wikipédia sur la sexualité dans Star Trek. Dans l’épisode 17 de la saison 5 de The Next Generation (1991-92), intitulé  »Paria », Riker tombe amoureux de Soren, membre d’une race androgyne connue sous le nom de J’naii, qui ose être une femme.
La franchise aborde fréquemment divers thèmes « wokes » : anti-autoritarisme et critique des régimes oppressifs ; utilisation d’espèces extraterrestres pour explorer les préjugés raciaux et culturels (comme les conflits Humains/Klingons) ; respect de l’environnement et implications éthiques de la technologie (notamment les droits des êtres synthétiques avec le personnage de Data). La Prime Directive elle-même, qui interdit l’interférence avec des cultures moins avancées, peut être vue comme une forme de respect écologique et culturel.
Doctor Who ? Le Docteur, un extraterrestre capable de se régénérer et de changer d’apparence, incarne l’acceptation de la diversité et du changement (le 13ème Docteur est une femme et le 15ème un homme noir). Ses compagnons sont de toutes origines ethniques et culturelles (et spatio-temporelles), certains étant LGBTQ+. Parmi les près de 900 épisodes de la série depuis ses débuts en 1963, une partie aborde des thèmes sociaux comme les droits des femmes, l’égalité raciale et la tolérance. Le premier baiser gay montré dans la série remonte à 1995 (épisode The Devil of Winterborne).
X-Men ? La série a toujours été une métaphore à peine voilée des luttes pour les droits civiques et contre la discrimination. Les mutants sont une allégorie des minorités marginalisées, confrontées à la peur et à l’intolérance (que ce soit les Afro-américains, les musulmans/juifs, les queers…). Les histoires abordent des thèmes de diversité, d’acceptation de soi (comme Glob Herman) et de lutte contre l’oppression, avec des personnages aux origines ethniques, genres et orientations sexuelles variés (avec un nombre assez impressionnant de personnes LGBTQ+). Et je ne parle même pas de Magnéto – juif qui a vu de près les horreurs nazies – qui forme avec le Prof Xavier un duo équivalent à celui de Martin Luther King et Malcolm X.
Fallout ? La série explore les conséquences d’une guerre nucléaire sur la société, où il est question de survie, de moralité et d’inégalités sociales. Elle permet aux joueurs de créer des personnages de différents genres, races et orientations sexuelles (mariage gay dans Fallout 2 en 1998) et critique les excès du militarisme, du corporatisme et du racisme. En dépeignant les luttes des différentes factions et communautés pour reconstruire le monde, chaque faction offre une réflexion sur les différentes voies que l’humanité pourrait prendre dans un monde post-apocalyptique, illustrant les tensions entre élitisme technologique, transhumanisme, autoritarisme, démocratie, individualisme, et fanatisme religieux.
Metroid ? Resident Evil ? Lara Croft ? Dino Crisis ? Street Fighter ? Portal ? Mirror’s Edge ? Fatal Frame/Project Zero ? Beyond Good and Evil ?… Que des jeux vidéo avec des protagonistes féminins parfaitement capables d’avoir des aventures et se battre contre toutes sortes d’ennemis (et ce, depuis les années 80) !
Starship Troopers/Helldivers 2 ? Ils parodient l’impérialisme américain et les idéologies militaristes. Ces deux œuvres mettent en scène des sociétés futuristes où les militaires luttent contre des menaces extraterrestres, mais cette lutte est présentée de manière exagérée et satirique pour critiquer les excès et les absurdités du militarisme et de l’impérialisme. Starship Troopers utilise une esthétique de propagande proche de celle des nazis et un ton patriotique outrancier pour mettre en lumière la glorification de la guerre et les dangers du nationalisme aveugle, soulignant ainsi les contradictions et les dangers de telles idéologies.
Dans les deux cas, les insectes aliens ennemis sont une métaphore des ennemis déshumanisés dans les récits impérialistes et militaristes. Ils représentent la façon dont les sociétés militarisées et impérialistes manipulent l’opinion publique via la propagande, pour présenter leurs adversaires comme des entités monstrueuses et sans visage ; Cette déshumanisation permet de simplifier la complexité des conflits et de légitimer l’annihilation de l’ennemi sans remords ou véritables arguments.

La Petite Sirène ? Une métaphore des amours non réciproques et des désirs refoulés, notamment en lien avec la propre expérience d’Andersen (amoureux de Collin, le fils de son bienfaiteur). La transformation douloureuse de la sirène et son sacrifice (sa voix) pour l’amour soulèvent des questions sur l’identité et l’acceptation de soi, des thèmes importants pour la communauté LGBTQ+ et au-delà.
La Belle et la Bête ? L’histoire illustre l’idée que les apparences extérieures ne déterminent pas la valeur d’une personne. La transformation de la Bête en prince montre que la véritable beauté réside dans le caractère et la bonté intérieure (à mettre en parallèle avec le personnage de Gaston, beau et fort, mais avec un mauvais fond). Belle, une jeune femme intelligente et indépendante qui aime la lecture et est capable de voir au-delà des apparences (apportant la rédemption à la Bête), prend des décisions autonomes et montre de la compassion et de la force morale, faisant d’elle un symbole d’empowerment féminin.
Le Petit Chaperon Rouge ? Le conte peut être interprété comme la prévention des enfants quant aux inconnus, mais aussi comme une réflexion sur les rôles traditionnels des femmes et leur vulnérabilité dans une société patriarcale. Le Petit Chaperon Rouge, la grand-mère et le loup sont tous des personnages symboliques des différentes phases et rôles féminins.
Hansel et Gretel ? Le Petit Poucet ? Ils mettent en lumière les abus et la négligence parentale, des sujets toujours pertinents (et d’actualité) dans les discussions sur la protection de l’enfance et les droits des enfants.

Les films de Miyazaki ? Ils sont bourrés de thèmes progressistes tels que le féminisme, l’écologie, le pacifisme, la diversité (comme dans Le Voyage de Chihiro), la critique du capitalisme (et la corruption) et le développement personnel des enfants, qui . C’est 100% en accord avec les valeurs wokes. Sans oublier le fameux « Better a pig than a fascist. » dans Porco Rosso.
The Handmaid’s Tale ? Traite des questions de genre, de pouvoir, et des droits reproductifs dans un futur dystopique.
Matrix ? Une métaphore de la transidentité : la pilule rouge permettant dans le film de percevoir le monde réel est assimilée aux cachets de Premarin de 0,625 mg prescrits dans les années 1990 pour l’hormonosubstitution des femmes trans (tandis que la pilule bleue représente le Viagra, dont c’est un surnom fréquent). Les Wachowski, sont elles-mêmes trans.
Attack on Titan ? Derrière son histoire de titans et de batailles, cet anime aborde des thèmes profonds comme le racisme, la xénophobie, et les conséquences du nationalisme extrême.
My Hero Academia ? En surface, c’est une histoire de super-héros, mais elle explore des sujets comme la discrimination, l’inclusion et l’importance de la diversité des talents.
One Piece ? Par où commencer ? Par le Gouvernement mondial – fondé par 20 familles dirigeantes – qui traite comme de la merde les pays non affiliés ? Le conseil des 5 Étoiles – cinq vieux hommes cis blancs -, les petites salopes d’Imu qui décide qui doit être effacé de l’Histoire, forme ultime de censure et réécriture de la réalité par les régimes totalitaires ? Le Buster Call, capable de raser même une île du GM et impossible à arrêter, symbole de destruction/génocide étatique sans pitié ? Les Dragons Célestes qui montrent à quel point l’Homme peut devenir une gigantesque ordure quand on lui donne argent illimité et aucune règle (càd le rêve des libertariens) ? Les Révolutionnaires dirigés par Dragon, mouvement queer de toutes , incarnant la lutte contre l’oppression et l’injustice, qui veulent mettre fin à leurs conneries ?
Les pirates au Chapeau de Paille qui résolvent les crises sur chaque île où ils vont, alors que la Marine s’en fout, laisse faire ou profite du bordel ? Les hommes-poissons, les Géants, les Shandias et d’autres races qui représentent les minorités opprimées, victimes du racisme, du colonialisme et de l’esclavage ? Les personnages féminins puissants (comme Nami, Robin, Vivi, Boa Hancock, Big Mom…) qui prouvent que les femmes peuvent être des dirigeantes et des combattantes redoutables ? Les arcs qui mettent en lumière les souffrances des peuples et l’importance de la liberté, critiquant la déshumanisation et l’exploitation ? La quête de liberté personnelle et collective de Luffy et son équipage, qui veulent réaliser leurs rêves mais sont constamment entravés par les autorités ? Les valeurs centrales de l’amitié, de la solidarité et de la loyauté qui rappelent l’importance du soutien mutuel avec ceux qu’on aime ? La série est une gigantesque pub pour le marxisme révolutionnaire, que ça vous plaise ou non.

.

.

Cette 1ère partie est terminée ! Je vous retrouve bientôt (fin juin, normalement) pour la partie 2 sur les LGBT dans l’Histoire !

A bientôt ! o/

Laisser un commentaire